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11 février 2010
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Les Historiens des XVIIIème et XIXème siècles classifiaient les peuples rencontré, souvent en fonction de la couleur de leur peau (les préjugés racistes ont eu la vie longue). En Océanie, 3 aires ethniques ont vu le jour : la Mélanésie (les Noirs), la Micronésie (les petites îles), et la Polynésie (les îles nombreuses).
Aujourd'hui, on adopte plutôt une vision appuyée sur la linguistique, distinguant les peuples non-Austronésiens (Aborigènes, Papous) des Austronésiens (dont l'origine de langue se situe vers Taïwan).
La première vague de peuplement des îles de l'Ouest pacifique se situe en pleine glaciation, vers -40 000 ans, Australie et Nouvelle-Guinée formant une seule grande île, très rapprochée du continent d'alors.
la seconde vague de peuplement, celle des Austronésiens, vient de Taïwan vers -5000, pour peupler les îles de l'Ouest de l'Océanie, toujours très à proximité les unes des autres.
C'est lors d'une longue pause dans les migrations (1000 ans ?) que se serait forgée LA civilisation polynésienne, dans les archipels Samoa et Tonga. De là a repris le peuplement des derniers espaces vierges de la planète, grâce aux grandes pirogues doubles d'un peuple devenu expert en navigation hauturière, en l'espace d'un millénaire et demi: entre -500 et +500 (la Polynésie centrale, Hawaii) et puis jusque vers 1100-1300 (Rapa Nui-l'île de Pâques- et la Nouvelle-Zélande).
Cette civilisation, restée orale et n'ayant pas connu le fer, a laissé très peu de traces, d'autant que les pères missionnaires ont suivi de près les explorateurs, et se sont efforcés de détruire tout ce qui semblait païen (l'oeuvre civilisatrice). Qui plus est, la nature généreuse reprend très vite ses droits et ensevelit sous ses racines les pierres abandonnées.
La très émouvante exposition "Mangareva", il y a 2 ans, au Quai Branly, a été présentée aussi au Musée de Tahiti et des îles en juillet 2009. Elle présentait les 10 rares
dernières statues qui ont échappé au "bûchers aux idoles" qui, en quelques 5 ans, ont totalement rasé la civilisation mangarévienne. (Ce peuple est aujourd'hui un des plus fervents catholiques du
Pacifique.) Un de ces missionnaires a quand même eu la présence d'esprit d'expédier quelques statuettes au Vatican comme preuve de son travail réussi ! Merci !LA connaissance que nous en avons aujourd'hui est en partie tirée des mythes polynésiens.
On sait que la taille de l'embarcation était choisie en fonction de la distance à parcourir entre les îles. On y embarquait facilement plus de 30 personnes. Et il fallait emporter suffisamment de nourriture, (tubercules, noix de coco, fruits de l'arbre à pain - uru- et d'animaux vivants cochons, poules, chiens) mangés dans la traversée, puis acclimatées dans l'île d'arrivée, et le feu bien sûr. Les coques étaient en planches (taillées à l'herminette) cousues, et sur la plateforme, un abri en bambou abritait les familles, des voiles en pandanus, une pagaie comme gouvernail pour traverser des immensités. L'art de la navigation est perdu, mais on sait qu'ils se dirigeaient de nuit grâce au "chemin des étoiles". Ils connaissaient parfaitement les vents, et utilisaient les formes et la direction de la houle, les couleurs ou les formes des nuages reflétant le turquoise des lagons. Il n'y a pas un mot pour dire "mer" en langue polynésienne, mais des dizaines.
Les raisons de ces migrations ? toutes les hypothèses sont ouvertes : régulation démographique dans ces îles exigües vite surpeuplées, volonté de l'homme d'aller toujours voir si c'est mieux ailleurs, tribus vaincues à qui on laissait encore une chance chez ces peuples féroces guerriers.....
Tout ça pour vous dire, que, après la Nouvelle-Zélande en avril 2009, nous nous apprêtons à visiter une 2ème pointe du triangle : Rapa nui, pour cette semaine de vacances.
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